Jamais le continent n’a affiché sa cohésion et son unité. En effet, ses ministres de l’Economie, des Finances et de la Planification, les entreprises et ses économistes ont plaidé avec ferveur, pour une refonte complète de l’architecture financière mondiale. Ce beau monde a fait valoir que les accords mondiaux, censés maintenir la stabilité dans le système financier international système, sont devenus obsolètes et injustes pour de nombreux pays en développement.
Pour Vera Songwe, Secrétaire générale adjointe de l’ONU et Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique, ils ne sont « pas adaptés à leur objectif ». Même son de cloche pour le président Macky Sall du Sénégal par ailleurs, président en exercice de l’Union africaine (UA). Prononçant le discours d’ouverture de la CoM2022, il a fustigé le fait que « l’Afrique soit sous tutelle bien qu’elle ait connu plus d’une décennie de bonne croissance, ne subissant qu’un renversement, comme le reste du monde, à cause de la pandémie de coronavirus ».
Pour le numéro Un sénégalais, « Les fonds sont prêtés aux pays africains à un taux d’intérêt plus élevé que dans d’autres pays comparables et leur solvabilité dépend des décisions d’agences de notation opaques. Parfois, nous nous sentons tristes », a-t-il déploré.
Avant d’ajouter que « Nous nous demandons : Que pouvons-nous faire, où en sommes-nous, quelle est notre place ? Il dit que les pays africains ont demandé une réaffectation des Droits de tirage spéciaux (DTS) mais « ils ont répondu qu’ils ne pouvaient pas les réaffecter. Nous devons donc maintenant en demander de nouveaux… Ils parlent de déficits et de taux d’endettement alors que nous avons besoin d’argent comme un patient atteint de la Covid a besoin d’oxygène». Élargissant l’analogie, le chef de l’Etat sénégalais a ironisé, « et puis ils disent qu’ils n’ont pas les instruments » comme un patient privé d’oxygène parce que les instruments pour l’administrer ne sont pas disponibles.
Autrement dit, Il y a un consensus parmi les participants à la CoM2022 réclamant un changement fondamental, y compris de la part de Michael Camdessus, l’ancien Directeur général du FMI. Selon lui, « la réforme de l’architecture financière mondiale est cruciale pour l’Afrique. Nous ne pouvons pas être paralysés par les textes de nos statuts », a-t-il déclaré.