Le Gabon sort progressivement de l’emprise de la pandémie de Covid – 19. A en croire les résultats de la neuvième vague de l’enquête Covid-19 réalisée en février 2022. En effet, les termes du rapport de ladite enquête témoignent une amélioration progressive de leurs conditions de vie.
Près des trois quarts des ménages continuent à observer les mesures barrières. Toutefois, il est constaté un relâchement tant au niveau du lavage des mains tout le temps avec du savon et du port du masque qu’au niveau de l’accès aux équipements de protection individuelle (baisse de 28,0% pour l’acquisition du gel hydro-alcoolique et de 15,2% pour l’acquisition du masque).
Entre novembre 2021 et février 2022, la proportion des ménages qui ont pu acheter des produits alimentaires essentiels a augmenté, notamment pour le manioc (+6,6%), le pain (+4,6%), le poisson (+2,6%), le poulet (+2,0%) et pour l’huile (+1,4%) alors qu’elle a replié pour la banane (-30,3%) et elle n’a pas varié pour le riz.
La dégradation de l’accès à la banane se justifie plus par l’effet de saisonnalité pour sa rareté à la période de l’enquête. L’accès aux médicaments a replié de deux points entre ces deux dates de l’enquête, car la proportion des ménages n’ayant pas pu se les procurer est passée de 8,5% en novembre 2021 à 10,5% en février 2022.
Le mode de travail a légèrement replié en février 2022 : près de trois employés sur quatre (74,0%) travaillent exclusivement au bureau comme d’habitude (contre 80,4% en novembre 2021) ; seulement 3,9% continuent à pratiquer le télétravail exclusif ou en intermittence (contre 3,8% en novembre 2021) et 2,5% combinent le travail au bureau et le télétravail (même niveau qu’en novembre 2021).
Le passage des employés à l’horaire de travail normal s’améliore progressivement, soit huit employés sur dix (80,1%) en février 2022 (contre 74,9% en novembre 2021) alors que le mode paiement (normal complet) a reculé d’un point en février 2022 (61,0% contre 62,2% en novembre 2021) et les employés continuent à subir des réductions de salaire en février 2022 (20,0% contre 24,4% en novembre 2021).
En février 2022, 10,4% de personnes des ménages ont perdu leurs emplois contre 9,9% en novembre 2021. Les hommes sont plus touchés que les femmes aussi bien en février 2022 (53,8% contre 46,2% de femmes) qu’en novembre 2021 (54,7% d’hommes contre 45,3% de femmes) ainsi que les personnes de la tranche d’âges 30-59 ans (73,9% en février 2022 contre 72,2% en novembre 2021).
Ce sont les activités commerciales (21,8% en février 2022 contre 15,8% en novembre 2021), de services personnels (12,1% en février 2022 contre 10,5% en novembre 2021), de fabrication et de transformation (10,6% en février 2022 contre 12,4% en novembre 2021) qui ont enregistré plus de pertes d’emploi.
Ce relèvement sensible des pertes d’emploi constaté en février 2022 résulterait de la hausse observée dans « Autre Urbain » (11,2% contre 8,7% en novembre 2021) et à Franceville (7,2% contre 6,1% en novembre 2021) s’expliquant par la forte compression de l’offre de travail. L’amélioration des conditions d’emploi ne corrobore pas avec l’évolution du revenu des ménages. En février 2022, 43,1% des ménages ont observé une baisse de leur revenu global (contre 45,9% en novembre 2021), alors que 7,5% ont vu leur revenu global augmenter (contre 5,2% en novembre 2021).
Cependant, le revenu global est resté le même en février 2022 dans 49,4% des ménages (contre 48,9% des ménages en novembre 2021). En effet, ce revenu provient essentiellement de l’emploi salarié des membres du ménage, de l’activité agricole, d’élevage et de pêche, et des transferts depuis le pays. L’amélioration de l’accès des ménages aux biens alimentaires essentiels justifie bien l’accumulation de leurs disponibilités alimentaires. En effet, l’insécurité alimentaire est en nette régression dans les ménages.
La proportion des ménages qui manquent de nourriture a baissé de 16,8% passant de 54,8% en novembre 2021 à 46,9% en février 2022. Cependant, dans moins du tiers des ménages (31,1%), au moins un membre n’a rien mangé toute la journée au cours du mois de février 2022 contre 37,0% en novembre 2021). Par ailleurs, dans 30,3% de ménages en février 2022 (contre 38,3% en novembre 2021), au moins un membre s’est privé de nourriture à cause du manque de ressources.
En février 2022, les ménages sont plus affectés par l’augmentation des principaux produits consommés, la perte d’emploi et l’invasion des rongeurs ou d’insectes. Mais, la perte d’emploi reste le choc le plus sévère qui touche plus de neuf ménages sur dix en février 2022 (98,5%) et en en contre en novembre 2021 (99,1%). Pour y faire face, les ménages sont contraints de recourir à leurs activités lucratives, à l’aide des amis et de la famille, à leur épargne ou réduire leur consommation alimentaire.
Au Gabon, les Violences bases sur le genre (VBG) sont encore élevées même si elles ont diminué en février 2022 (42 victimes contre 58 victimes en novembre 2021). Il a été enregistré plus de cas de menaces/insultes/injures, d’empêchement de travailler et de coups et blessures contrairement aux autres types de VBG. Les hommes sont les principaux auteurs.
La plupart des VBG surviennent au-delà d’un mois. En février 2022, plus de sept victimes sur dix (72,0% contre 65,4% en novembre 2021) ont demandé une intervention alors que plus d’une victime sur quatre (28,0% contre 34,6% en novembre 2021) n’a rien fait. Pour ces interventions, les victimes ont recouru principalement aux forces de l’ordre et de sécurité. Le manque d’intérêt reste la principale raison évoquée par les victimes qui n’ont pas recherché d’intervention.
Pour la bonne gouverne, cette enquête de février 2022 a té réalisée auprès d’un échantillon de 2208 ménages ayant un numéro de téléphone. Ses résultats sont représentatifs au niveau de cinq régions, à savoir : Libreville, Port-Gentil, Franceville, autre urbain et le milieu rural