Organisée par la Fédération des Associations professionnelles des établissements bancaires (FAPEC), la première édition des Journées du banquier de la CEMAC avait pour but de poser les bases d’une stratégie de relance de l’économie régionale post-Covid- 19.
La relance de l’économie régionale post-Covid -19 des pays de la sous-région ne se fera pas sans l’apport des banques. C’est du moins ce qui ressort de ces assises. En effet, selon le président de la Fédération des associations professionnelles des établissements bancaires (FAPEC) et directeur général de BGFI Bank Gabon, Lekoumonou Waidi, les banques de la sous- région disposent des ressources nécessaires pour répondre aux attentes des gouvernants.
« Nous disposons dans la zone, de toutes les ressources qu’il faut pour financer nos économies. Nous disposons de tous les instruments dans le secteur bancaire à travers les banques et le secteur financier, à travers les structures de Bourse et de la Cosumaf. On peut également mobiliser le marché financier des ressources. C’est pour dire que nous disposons dans la zone de toutes les ressources qu’il faut pour financer l’ensemble des économies de la sous-région, aussi bien pour le public que pour le privé », a-t-il confirmé
Présente à ces assises, la ministre de l’Economie et de la Relance du Gabon, Nicole Jeanine Lydie Roboty ép. Mbou, a reconnu l’importance de ces journées. Particulièrement à la suite du choc exogène causé par la crise de Covid-19. Elle a, de ce fait, encouragé les banquiers à pérenniser l’initiative par la mutualisation de leurs efforts, afin de répondre aux besoins de financement de la zone CEMAC.
« Nous avons plusieurs thématiques qui doivent être prises en compte par le secteur financier. Et c’est en cela que je veux ici saluer les discussions et réflexions qui vont nous permettre de pouvoir mettre en œuvre des résolutions, parce que lorsqu’on est dans un état qui est en développement, nous avons besoin d’un système financier fort et dynamique et qui peut s’adapter à tous les changements. Voilà pourquoi ces journées sont importantes pour nous », a indiqué le membre du gouvernement gabonais.
En clair, si la crise sanitaire de Covid-19 a plombé l’économie mondiale, elle a également permis de conforter la résilience des banques, notamment après la crise de 2014. Un motif de plus qui devrait rassurer les États de la sous-région.
Une tendance consolidée par la BEAC dans son dernier rapport sur la politique monétaire de la sous-région. En effet, à la fin du mois de décembre 2021, la BEAC renseigne que la trésorerie globale des banques ressort excédentaire de 4 824 milliards de FCFA (26 % du total du bilan). Elle observe une augmentation de 590 milliards de FCFA, soit + 14 % par rapport à la situation prévalant douze mois plus tôt, imputable à la hausse des dépôts non remployés.
Pour ce qui est de la qualité du portefeuille du système bancaire, elle s’est améliorée en terme relatif. En effet, l’encours des créances en souffrance s’est élevé à 1 938 milliards de FCFA au 31 décembre 2021, en hausse de 24 milliards de FCFA (+1,3 %) comparativement au niveau qui prévalait un an auparavant. Elles ont représenté 19,5 % des crédits bruts contre 21,2 % l’année précédente.
Concernant l’évolution de la liquidité, elle a reculé au cours des trois derniers mois. En effet, les réserves brutes du système bancaire de la CEMAC, avant les opérations monétaires, ont reculé de 1,1% (13,2 milliards) pour s’établir à 1 187 milliards en janvier 2022. Ces réserves se situaient à 1 200,2 milliards trois mois plus tôt (novembre 2021).
Du fait de cette évolution, les établissements de crédit ont accru leur demande auprès de la BEAC. Ainsi, l’encours moyen des concours de la Banque centrale aux établissements de crédit a augmenté de 93,3 milliards, pour se situer à 718,4 milliards en janvier 2022. Par ailleurs, le volume des réserves obligatoires à constituer par les assujettis a augmenté de 27,4 milliards au cours de la période de référence pour s’établir à 833,8 milliards en janvier 2022. Il s’élevait à 755,6 milliards au 31 janvier 2021.
Sur le compartiment interbancaire, le volume des opérations interbancaires a progressé entre novembre 2021 et janvier 2022, avec une plus forte augmentation des transactions collatéralisées. En lien avec cette évolution, l’encours moyen mensuel des transactions interbancaires s’est établi à 308,3 milliards en janvier 2022 (dont 187,1 milliards d’opérations de pension-livrée et 121,1 milliards d’opérations en blanc), avec un pic de 324,7 milliards en décembre 2021.