Dans son rapport sur la politique monétaire couvrant les neuf premiers mois de l’année 2021, la BEAC présente les principales hypothèses sous-jacentes des prévisions sur l’ensemble de l’année 2021. S’agissant du secteur réel, les prévisions de croissance de la CEMAC ont été revues à la hausse au mois de novembre 2021, par rapport à celle effectuée en septembre dernier.
Deux principaux facteurs ont contribué à cette amélioration. Il s’agit d’une production plus importante de certains produits de rente (pétrole, cacao, coton et bois) ainsi qu’une demande publique en hausse.
Selon les prévisions à fin novembre 2021, la croissance économique passerait de -1,7 % en 2020 à 1,9 % en 2021 (contre 1,6 % prévu en septembre 2021), portée principalement par un rebond de la croissance non pétrolière (3,1 % en 2021 contre -1,2 % un an plus tôt).
Suivant l’optique offre, le repli du secteur pétrolier devrait être tempérée, avec une croissance de -3,5 % en 2021, contre – 4,0 % en 2020. Malgré des vulnérabilités persistantes, le secteur non pétrolier devrait rehausser son niveau d’activité.
En particulier, le secteur secondaire devrait porter la croissance de la CEMAC (contribution de 1,0 point), avec un regain de performances dans le BTP et les industries manufacturières.
Le secteur tertiaire devrait également stimuler la croissance à hauteur de 0,8 point en 2021, en lien avec un maintien des bonnes performances dans les télécommunications, un rebond de l’activité dans les transports et l’hôtellerie-restauration ainsi que dans les services aux entreprises, en dépit d’un recul sensible de la contribution des services non marchands.
Seul le secteur primaire devrait contribuer négativement à la croissance (-0,2 point), consécutivement à une contreperformance des industries extractives non compensée par la bonne tenue de l’agriculture de rente.
Suivant l’optique demande, la demande intérieure brute devrait soutenir la croissance de la CEMAC en 2021 (contribution de 5,7 points, contre -4,9 points en 2020), grâce au rebond de la consommation privée et de l’investissement (contributions de 3,5 points et 1,7 point respectivement) et, dans une moindre mesure, de la demande publique courante (0,5 point).
Ce dynamisme de la demande intérieure devrait s’accompagner d’une hausse des importations, qui déprimerait la contribution des exportations nettes à la croissance (-3,8 points en 2021, contre 3,2 points un an plus tôt).
Dans un contexte d’augmentation de l’offre alimentaire dans certains pays de la sous-région, l’inflation devrait retomber autour de 1,7 % en moyenne annuelle à fin 2021 (contre 2,6 % en fin 2020).