Les subventions aux carburants sont désormais au cœur de toutes les négociations entre le Gabon été les institutions de Bretton Woods, à savoir la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). Autrement dit, pour ces institutions, elles sont non seulement, un gouffre financier mais surtout, ne profitent pas aux populations les plus vulnérables.
Après le FMI dans ses récents programmes avec le Gabon, c’est au tour le Banque mondiale d’expliquer le bienfondé de la réforme de cette mesure gouvernementale. Cette lecture vient d’être été défendue dans sa dernière édition de la Note de conjoncture économique du Gabon. Cette nouvelle édition qui s’intéresse plus particulièrement aux réformes des subventions aux carburants, explique clairement leur caractère budgétivore et inefficace. Le rapport présente également les enseignements tirés de l’expérience de pays qui ont mené à bien des processus d’ajustement des prix.
En effet, illustre l’institution, « si l’économie gabonaise a bénéficié en 2022 des cours élevés du pétrole, la hausse des prix internationaux de l’énergie a également entraîné d’importants coûts budgétaires au détriment des dépenses sociales pour les plus vulnérables et de l’environnement ».
L’institution onusienne souligne donc l’importance de réformer les subventions aux carburants, afin d’en limiter le coût économique, environnemental et social, tout en renforçant les programmes de protection sociale de manière à soutenir les populations les plus vulnérables et d’améliorer la viabilité des finances publiques.
Car, estimées à 100,6 milliards de francs CFA en 2022, soit 0,7 % du PIB, les dépenses publiques allouées à ces subventions ont représenté les deux tiers des dépenses publiques totales consacrées à la santé, et plus de la moitié de celles affectées à l’éducation au cours de la même année.
Selon Aissatou Diallo, la représentante résidente de la Banque mondiale pour le Gabon « Les coûts d’opportunité fiscaux et sociaux des subventions sont extrêmement élevés. Le rapport souligne l’importance de développer une économie viable et intégrative, résistante aux chocs et de façon durable. Ce qui nécessite d’investir massivement tant dans les infrastructures que dans le capital humain ».
« Étant donné que les subventions aux carburants profitent essentiellement aux couches les plus aisées de la population, il apparaît important d’envisager des politiques alternatives plus efficaces et mieux ciblées pour soutenir les personnes les plus vulnérables », explique quant elle, Sonia Barbara Ondo Ndong, coauteure du rapport.
Pour sa part, Erick Tjong, coauteur dudit rapport soutien que la réduction des subventions aux carburants permettrait au Gabon de dégager des ressources qui pourraient servir à soutenir une politique budgétaire anticyclique et à relever les défis du développement. « L’expérience des pays qui ont réformé les subventions aux carburants montre qu’il n’existe pas un ensemble unique et uniforme d’interventions. Au contraire, ces mesures doivent faire l’objet d’un débat public et être conçues de manière à refléter les préoccupations et les caractéristiques de chaque pays », affirme-t-il.