Selon la dernière édition du rapport sur les investissements dans le monde, publié chaque année par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les flux d’Investissements Directs à l’Etranger (IDE) vers l’Afrique ont atteint en 2021 le niveau record de 83 Mds USD, contre 39 Mds USD en 2020 et 47 Mds USD en 2019.
En dépit de cette forte hausse, les flux d’IDE vers le continent africain représentent seulement 5,2 % des flux d’IDE dans le monde, part en croissance par rapport à 2020 (4,1%). Cette accroissement des flux d’IDE vers l’Afrique (+113% entre 2020 et 2021), et en particulier vers l’Afrique subsaharienne (+153 %), a donc été bien supérieure à la reprise des flux à l’échelle mondiale (+64% entre 2020 et 2021).
Toutefois, ce regain est largement dû à une opération financière en Afrique du Sud (échange d’actions entre Naspers et Prosus). L’Afrique australe est la région la plus attractive avec 42 Mds USD de flux entrants en 2021, soit une progression de 24% par rapport à 2020. Outre l’Afrique du Sud, le Mozambique affiche une très forte croissance de flux entrants en 2021 (+ 68% à 5,1 Mds USD).
Les flux vers l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est ont été particulièrement dynamiques en 2021, affichant une croissance de 48 % (à 14 Mds USD) et de 35 % (à 8,2 Mds USD). En Afrique de l’ouest, cette dynamique est tirée par le Nigéria, qui a attiré deux fois plus de flux en 2021 (4,8 Mds USD), notamment dans le secteur pétrolier, le Ghana (+39 % à 2,6 Mds USD) et le Sénégal (+21% à 2,2 Mds USD).
En Afrique de l’Est, la recrudescence des investissements étrangers s’explique notamment par l’augmentation des flux d’investissement chinois vers l’Ethiopie, qui ont triplé en 2021 par rapport à 2021. L’Ouganda (+31% à 1,1 Md USD) et la Tanzanie (+35% à 922 M USD) affichent aussi des dynamiques positives.
Les flux vers l’Afrique centrale se caractérisent en revanche par une stagnation, la croissance des flux vers certains pays comme la République démocratique du Congo (+14%) étant compensée par la baisse des investissements dans d’autres pays de la zone, dont le Congo (-8%).
Les pays européens demeurent les principaux détenteurs de stock d’IDE en Afrique d’après la CNUCED. La France est le deuxième investisseur en Afrique en termes de stock en 2020, ce qui traduit une progression par rapport à 2019 où la France arrivait en troisième position.
Le stock d’IDE français s’élevait à 60 Mds$ en 2020, derrière le Royaume-Uni (65 Mds$) mais devant les PaysBas, les Etats-Unis et la Chine.
Du point de vue sectoriel, les flux d’IDE vers l’Afrique se dirigent de plus en plus vers des projets d’énergie renouvelable, reflétant la tendance à l’échelle mondiale. Le nombre de projets internationaux dans ce secteur en Afrique a doublé entre 2011 et 2021.