Une équipe du personnel du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Oral Williams a séjourné à Bangui du 22 février au 4 mars 2022. Elle avait pour principal objectif, de discuter de la première revue du Programme de référence pour la République centrafricaine, approuvée en décembre 2021.
A l’occasion, un diagnostic sur la situation économique du pays a été réalisé. Trois principaux indicateurs ont été retenus.
La première fait état des signes encourageants de reprise économique. Elle est consécutive à la réouverture du corridor commercial avec le Cameroun et l’amélioration de la sécurité dans les régions. Cette situation a permis d’atténuer les goulots d’étranglement au niveau de l’offre et de contenir les pressions inflationnistes..
Sur ce volet, les risques majeurs qui pèsent sur l’économie incluent une hausse soutenue des prix à l’importation des produits alimentaires et pétroliers, des progrès limités relatifs aux différentes initiatives de restauration de la paix, et l’incertitude autour du décaissement attendu des appuis budgétaires des partenaires au développement. Les récents efforts visant à relancer le processus de paix dans le cadre du « Dialogue républicain » sont ainsi essentiels pour consolider la sécurité et soutenir la croissance.
Les services du FMI et les autorités centrafricaines ont également discuté des progrès réalisés dans la mise en œuvre du programme de référence suivi par les services. A cet égard, l’exécution du budget 2021 semble globalement conforme aux objectifs du programme de référence appuyé par les services et les principaux critères quantitatifs à fin décembre 2021 semblent avoir été réalisés.
Le deuxième indicateur porte, quant à lui sur les progrès accomplis dans le cadre des réformes structurelles. En effet, plusieurs repères structurels ont été implémentés, notamment : la soumission à l’Assemblée nationale de la loi des finances 2022 en ligne avec les objectifs du programme de référence ; la prise d’arrêtés ministériels régissant le respect des obligations fiscales et les télédéclarations pour les gros contribuables ; et la soumission à l’Assemblée nationale d’une nouvelle loi anti-corruption, ont indiqué les missionnaires du Fonds.
En outre, au-delà des engagements pour les réformes pris dans le cadre du programme de référence, les autorités poursuivent également des efforts pour améliorer la gestion de la liquidité du Trésor public, à travers notamment le processus d’audit et de consolidation des comptes publics. Cette initiative est par ailleurs soutenue par le Centre régional de développement des capacités du FMI situé au Gabon.
Des efforts visant à atténuer les risques qui pèsent sur l’exécution du budget 2022 et à renforcer la transparence seront déployés, et consisteront notamment à : s’assurer que les dépenses et les engagements de l’Etat soient maintenus dans les limites des fonds disponibles au Trésor public ; relancer les réunions mensuelles du comité de trésorerie avec la participation des partenaires techniques et financiers ; et réaliser un examen des dépenses publiques et de la responsabilité financière (PEFA).
Le troisième et dernier point met en exergue, la possibilité d’un accord rapide avec les partenaires de développement relatif au décaissement des appuis budgétaires, qui serait essentiel et permettrait de préserver les dépenses sociales ainsi que la fourniture de services publics.