Le Secrétariat exécutif de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac) annonce l’adhésion officielle de la République d’Angola à l’institution en tant que onzième État-membre.
Cette étape fait suite à la signature, le 20 octobre 2021, de la lettre d’adhésion de son pays par le président João Lourenço, après un vote à l’Assemblée nationale angolaise.
Il convient de rappeler que la Comifac et l’Angola ont déjà des relations étroitement imbriquées. Luanda influe fortement sur les échanges économiques régionaux. Le pétrole représente environ 50% de son PIB et 89% de ses exportations (selon l’OPEP).
L’élevage occupe une part importante de la population. Du fait de sa situation géographique, l’Angola offre à la Comifac un territoire d’action stratégique, vers le Sud et vers l’Océan Atlantique.
Dans ce cadre, la Comifac salue le travail de ses États-membres à savoir : le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, le Rwanda, Sao Tomé et Principe, le Tchad et de ses partenaires, au premier rang desqu
Paula Cristina Francisco Coelho, ministre de l’Environnement de l’Angola décline les enjeux que charrie cette adhésion. « Mon pays se devait de rejoindre la Comifac dans sa noble mission de protéger les forêts d’Afrique centrale. Nos destins étaient liés depuis longtemps et notre adhésion à la Comifac vient formaliser cette situation. Nous travaillons déjà main dans la main et invitons nos partenaires techniques et financiers à nous rejoindre dans notre tâche », a-t-elle indiqué.
Pour le président en exercice de la Comifac, le ministre des Forêts et de la Faune du Cameroun, Jules Doret Ndongo, « L’adhésion de l’Angola est historique, et nécessaire. La COMIFAC doit s’agrandir pour assurer la survie de notre bassin forestier, premier puits de carbone au monde, si crucial pour l’avenir de l’humanité. Nous nous réjouissons du travail conjoint et enrichissant avec nos nouveaux partenaires. Nous espérons accueillir d’autres pays du continent… et même d’ailleurs, dans les prochains mois. Toutes les énergies et synergies doivent converger pour le Bassin forestier du Congo ».
L’on indique par ailleurs que le travail entre l’Angola et la Comifac a déjà commencé. Les 11 pays vont poursuivre leurs efforts de coordination et d’harmonisation des politiques publiques en faveur des 268 millions d’hectares de couverture forestière du Bassin du Congo, et de ses 100 millions d’habitants.
En outre, l’Angola participera aussi à la collecte et à la publication de données cruciales pour l’adaptation des politiques publiques dans cette zone exceptionnelle et fragile.
Faut-il le rappeler, la Bassin du Congo abrite 10 000 espèces de plantes – dont 30% sont endémiques – 1 300 espèces d’oiseaux, 400 espèces de mammifères ainsi que des animaux mythiques comme l’okapi, le gorille des montagnes, le chimpanzé…
La région est le plus grand puits de carbone au monde et l’Accord de Paris, qui entend conserver un réchauffement global inférieur à 1,5°C, ne peut se permettre de la voir brûler. De ce fait, la Comifac joue ainsi un rôle de premier plan dans la lutte globale contre le changement climatique.
Seulement, plus de 16,6 millions d’hectares de forêt sont partis en fumée entre 2000 et 2014. Plus largement, les feux de forêts en Afrique subsaharienne représenteraient un cinquième des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
L’Angola connaît également un péril semblable. Son couvert forestier, qui occupe environ 40% de sa surface, est en danger et a diminué de 5,3% entre 2002 et 2020, selon Global Forest Watch.