Le 17 novembre dernier, le ministre de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou a procédé au lancement de l’atelier national de renforcement des capacités des aquaculteurs. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre du Projet de coopération technique visant à appuyer le développement de l’aquaculture commerciale intensive en zone péri-urbaine au Gabon.
Selon les données de la FAO, le processus développement de l’aquaculture commerciale intensive en zone péri urbaine au Gabon fait suite à un certain nombre de facteurs. Le plus important est relatif au fait que ce secteur connait un développement spectaculaire dans le monde.
En effet, la production mondiale de poisson d’élevage s’estime aujourd’hui à plus 114 millions de tonnes contre 17 millions au début des années 1990. En outre, le sous-secteur de l’aquaculture représente l’un des secteurs de production alimentaire en plus forte progression avec actuellement, une croissance annuelle de l’ordre de 5 à 8 %.
Or, la sous-région d’Afrique centrale qui recèle d’atouts naturels indéniables pour la production de poisson d’élevage, ne contribue encore qu’à moins de 0,3 % de la production aquacole en Afrique.
Pour booster le potentiel de l’aquaculture dans la sous-région et répondre à la demande importante et sans cesse croissante en produits halieutiques sur les marchés sous régionaux et nationaux, la FAO a initié plusieurs programmes et projets en Afrique centrale. Le Projet d’appui au développement de l’aquaculture commerciale en Zone péri urbaine au Gabon s’inscrit dans ce package.
Il importe également de noter que l’expérience de plus de 60 ans d’aide au développement de l’aquaculture dans le monde, et les leçons tirés de plusieurs expériences locales non abouties au Gabon, démontrent que seule une activité de production aquacole économiquement rentable et orientée vers le marché offre des gages de durabilité et de contribution significative à la production halieutique, pour répondre à la demande croissante et aux impératifs de sécurité alimentaire et nutritionnelle.
En effet, le Projet d’appui au développement de l’aquaculture commerciale en Zone péri urbaine au Gabon vise plusieurs objectifs. Il s’agit à renforcer les capacités des pisciculteurs actifs, orientés vers l’aquaculture commerciale, qui disposent déjà d’infrastructures de production en étangs adaptées pour générer des profits.
Il consiste également à tester en phase pilote, de nouveaux modes de production plus intensifs en zone péri urbaine où se trouvent les marchés importants, mais où la contrainte foncière requiert d’avoir recours à des systèmes de production hors sol tels que les bacs et les cages.
Lors du lancement des travaux de l’atelier, le coordonnateur sous régional de la FAO, Hélder Muteia a saisi cette opportunité pour réaffirmer l’engagement de la FAO à accompagner le gouvernement dans le développement des chaines de valeurs prioritaires et permettre au secteur aquacole privé gabonais de contribuer pleinement aux objectifs de diversification de l’économie et de sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Occasion pour le ministre de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou de souhaiter que les recommandations issues des travaux proposent des solutions concrètes. Cela, afin de permettre au Gabon, de créer un secteur aquacole d’échelles et à hauts rendements dont les résultats obtenus pourront être élargis à d’autres provinces du pays ; en vulgarisant les systèmes pilotes de production intensives testés et en accompagnant un plus grand nombre de pisciculteurs orientés vers l’aquaculture commerciale, notamment des jeunes entrepreneurs mettant en œuvre des modes de production couplant technologie et rentabilité.