Dans cet entretien, il met en exergue, les leviers à activer pour que la Comilog, spécialisée dans l’extraction et la transformation du minerai de manganèse à haute teneur, matérialise ses ambitions de devenir le premier producteur mondial de ce minerai.
Evidement pour M. Batolo, la logistique et notamment, le transport du minerai occupe une place de choix dans ce dispositif. Car, le transport du minerai jusqu’au port d’Owendo est loin d’être une sinécure. Pour cette activité, la compagnie fait face à deux problématiques. Les limites actuelles du transport ferroviaire assuré par la Setrag et celles du transport maritime, assuré par le port d’Owendo.
Si le premier est en voie d’être résolu grâce à l’investissement de l’État, du groupe Eramet et de la Setrag, tel est loin d’être le cas, avec les le port d’Owendo, dont les capacités d’accueil causent d’énormes soucis.
Selon Leod Paul Batolo «Au sujet du Transgabonais, nous avons signé le 25 juin avec le gouvernement gabonais l’avenant no 2 de la concession de Setrag. Il nous permettra de débloquer les financements que nous avons demandés. Nous pourrons alors continuer les travaux nécessaires sur la voie de chemin de fer. Ils sont importants. Il s’agit de stabiliser les zones dites instables, notamment sur les 180 km qui séparent Libreville de Ndjolé, de remplacer les rails, de remplacer des traverses vieillies qui font que la voie se casse par endroit.»
S’agissant du transport maritime, par souci d’économie d’échelle, il fait savoir que la Comilog travaille sur un projet baptisé Jeroboam. L’ambition étant d’augmenter et d’améliorer la compétitivité sur le plan international.
« Nous devons accroître notre capacité de transbordement et, par voie de conséquence, adopter une méthode différente. Jusqu’à présent, nous utilisions des navires d’une capacité 50000 tonnes », indique-t-il.
Avant d’ajouter, « Le port d’Owendo ne peut accueillir des bateaux plus importants parce que limité par la hauteur du tirant d’eau. Le calcul est simple. Quand nous envoyons 200000 tonnes de minerai en Chine, cette quantité nécessite 4 bateaux, donc 4 fois les opérations, 4 fois les frais, 4 fois plus de pollution. Or, il existe des supertankers minéraliers capables de transporter 190000 à 200000 tonnes, mais ils sont équipés d’un tirant d’eau d’environ 30 mètres ».
Pour réaliser ce projet, Leod Paul Batolo annonce des études de possibilités de faire stationner ces supertankers au large de Libreville pour que les navires de 50000 tonnes viennent transborder le minerai.
«Donc, nous maintiendrons les activités avec les bateaux actuels, ainsi que les emplois liés à cette économie d’échelle tout en maîtrisant les coûts. Tout est mis en œuvre pour accueillir ce premier tanker avant la fin de l’année 2021 », fait-il savoir.
En résumé, « nous aurons besoin de 35 supertankers pour transporter 7 millions de tonnes au lieu de 120 navires utilisés en 2020 pour transporter 5 900 000 tonnes. Ces actions contribuent à la croissance du Gabon, au profit des exploitations minières, forestières, pétrolières et aussi touristiques », conclut-il.