Avec la survenue de la pandémie de la Covid-19, depuis mars 2020, et ses perturbations sur les priorités nationales, l’institution bancaire panafricaine va procéder à une mise à jour du Document de stratégie pays (DSP) 2016-2020, pour le Gabon.
A en croire la BAD, au niveau opérationnel, les perturbations liées à cette pandémie et le manque de visibilité sur les priorités stratégiques et perspectives du pays, ont rendu difficile la réalisation des pré requis nécessaires pour la préparation d’un nouveau DSP.
Dans ce cadre, une mise à jour et une extension du DSP à fin 2022 s’est avérée nécessaire indique la BAD. Cela, compte tenu de l’évolution de la conjoncture nationale, de la perturbation des priorités nationales et de l’existence d’un nouveau cadre programmatique à travers le Plan d’accélération de la transformation (PAT) 2021-2023.
Cette mise à jour pour une période de deux ans est conforme au manuel des opérations de la Banque et permettra principalement d’assurer la continuité des opérations de la Banque dans le pays en attendant la préparation d’un nouveau DSP.
Cette période sera également mise à profit pour : mieux évaluer les impacts de cette crise socio-économique et sanitaire sans précédent ; fournir des analyses prospectives solides basées sur des données à jour, permettant une meilleure compréhension des nouveaux défis et opportunités nés de la pandémie et enfin, renforcer le dialogue avec les autorités et engager ainsi la préparation du futur Document de stratégie pays.
Il convient tout de même de noter que la mise en œuvre du DSP 2016-2020 a contribué à atténuer les impacts de la crise économique consécutive à la chute des cours du pétrole en 2014.
Grâce au Plan de relance de l’économie (PRE) 2017-2019, soutenu par les partenaires au développement, dont la Banque, le Gabon est sorti progressivement de la récession.
Le taux de croissance du PIB réel qui avait chuté de 5,5% en 2013 à 0,5% en 2017 est remonté pour atteindre 3,9% en 2019. Le solde budgétaire est passé de -6,6% du PIB en 2016 à +0,7% en 2019.
Toutefois, ces progrès économiques n’ont pas suffisamment amélioré la situation sociale du pays. Le taux de pauvreté monétaire reste élevé et n’a pas beaucoup évolué ces dernières années, passant de 34% en 2015 à 33,4% en 2017.
Mais depuis mars 2020, les effets de la pandémie de la Covid-19 ont détérioré les perspectives de croissance et aggravé les positions extérieure et budgétaire du pays. La baisse de la production nationale de pétrole conjuguée à la chute des cours et le ralentissement de l’activité réelle, notamment en raison des mesures de restrictions sanitaires liées à la pandémie ont entrainé une contraction du PIB de 2,7 % en 2020, contre une croissance prévue de +3,7%.
Le solde budgétaire s’est détérioré à – 5,2% du PIB en 2020, contre un excédent budgétaire prévu à +1,0%, contribuant à une forte augmentation de la dette publique qui est passée de 58,7% du PIB en 2019 à 74,7% en 2020. Le solde du compte courant s’est également fortement dégradé pour atteindre -9,5% du PIB.
Toutefois, avec la relance de l’économie mondiale favorisée par l’arrivée de vaccins contre la Covid-19 et les mesures de relances économiques au niveau national, la croissance du Gabon devrait rebondir au cours des deux prochaines années et se situer à 2,1% en 2021 et à 3,8% en 2022.