Selon les dernières statistiques publiées par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), l’encours des valeurs du Trésor sur le marché régional des titres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) atteint 4 775 milliards de FCFA en février 2022, soit l’équivalent de 8,5% du PIB de la zone.
Les pays qui portent l’essentiel de cet encours sont le Gabon (1 268 milliards de FCFA, 27 % du total), suivi par le Cameroun (1 211 milliards de FCFA, 25 %) et le Congo (1 032 milliards de FCFA, 22 %).
Le marché régional des titres de la BEAC s’est rapidement développé depuis son lancement en novembre 2011. L’encours affiche ainsi une forte augmentation par rapport à 2011 (51,6 Mds FCFA), où il représentait alors à peine 0,1 % du PIB de la sous-région.
La structure des émissions a également évolué sur les dernières années. Si l’encours a été auparavant porté par les besoins de trésorerie à court terme, via la prédominance des émissions de bons du Trésor (BTA), le marché des titres connaît depuis quelques années des levées à des maturités plus longues d’obligations du Trésor (OTA).
Les OTA représentent ainsi plus de 70% de l’encours en février 2022, dont plus du quart avec des maturités à partir de 5 ans, contre seulement 26 % en 2018. S’agissant du coût de ces ressources, le Cameroun bénéficie des taux les plus bas, aussi bien pour les bons du Trésor que pour les obligations.
En février 2022, le taux de rendement moyen pour le Cameroun est de 2,8 % pour les BTA, et de 5%, s’agissant des OTA, contre respectivement, 6,2 % et 8,6 % au Gabon, et 6,9 % et 9,2 % au Congo. Cette évolution, bien que favorable, du marché des titres ne s’est pas faite sans risques. Dans sa dernière lettre de recherche, la BEAC relève l’exposition excessive des banques au risque souverain en lien avec l’absence d’un marché secondaire dynamique.
En effet, en février 2022, les banques et spécialistes des valeurs du Trésor détiennent pour leur propre compte 80 % des titres émis, contre seulement 9,5 % pour les investisseurs institutionnels et 1,1 % pour les personnes physiques. La Banque relève ainsi la nécessité de mettre en place des stratégies pour relancer le marché secondaire.