Le microcosme pharmaceutique gabonais est loin d’être une sinécure. C’est la dure réalité à laquelle fait face, La Santé Pharmaceutique, la première usine de fabrication de médicaments du pays. Des médicaments qui périment faute de commandes, des commandes elles-mêmes qui sont torpillées lorsqu’elles sont passées, des clients qui n’honorent convenablement pas leurs créances, Voilà autant des manœuvres qui laissent supputer que les distributeurs des produits continuent d’accorder la part belle aux produits importés et donc, aux grands groupes pharmaceutiques étrangers.
Autrement dit, c’est la triste réalité à laquelle, La Santé Pharmaceutique doit malheureusement faire face, et qui menace de provoquer sa faillite, si des dispositions appropriées ne sont pas mises en œuvre afin de remédier à cette situation. Cette situation inédite a été expliquée par les responsables de cette structure, à la faveur d’une visite de presse de ses installations dans la zone industrielle de NKOK, ce 27 novembre 2023. En clair, le fleuron de l’industrie pharmaceutique gabonaise est en état symptomatique, faute d‘une politique de médicament qui ne lui permet point d’assurer sa propre santé avec efficacité.
Si le diagnostic vital n’est certes pas engagé, son état clinique reste tout de même alarmant. Sinon, comment comprendre que ses médicaments puissent arriver à expirer alors que de nombreuses structures médicales à travers le pays manquent drastiquement du moindre comprimé de paracétamol ? Par ailleurs, renseigne le Dr. Fleur Victoire Temoazango Koumambongo, responsable de la production, et superviseur du processus de fabrication des médicaments, « La Santé Pharmaceutique fait face au souci d’accommodation de la population envers certains produits. Il faut ici s’imposer faire face à ces derniers qui ont déjà fait leur preuve dans le traitement de certaines pathologies dans le pays. En outre, les commandes qui ne sont déjà pas si nombreuses, ne sont non plus grandes et encore moins régulières ». Ce qui, selon elle, « s’avère pénalisant pour la société », dont les charges mensuelles cuminent autour de 100 millions de FCFA.
Toujours sur ce chapitre des écueils qui obèrent le fonctionnement optimal de la société, figurent l’intox et la désinformation dont elle est victime. « La Santé Pharmaceutique fait face à une forte cabale », souligne Mme Temoazango Koumambongo en faisant allusion à une récente vidéo mise sur les réseaux sociaux et qui alertait sur la mauvaise qualité des produits fabriqués par la société. Selon elle, cette publicité au-delà du fait qu’elle porte un sérieux préjudice à l’entreprise, vient également entraver les efforts et les initiatives du gouvernement visant à booster les investissements étrangers dans le pays à l’heure de la transition.
Pour rappel, La santé pharmaceutique est usine de fabrication de médicaments génériques créée en 2017. Sa toute première production remonte à 2020. Ses capacités de productions journalières de comprimés et de gélules s’établissent entre un et deux millions de comprimés et gélules par jour. La société revendique également une production de 150 000 sirops et 500 000 pommades et crèmes par jour. La Santé Pharmaceutique produit presqu’une quarantaine de spécialités pharmaceutiques sous le strict respect des normes nationales et internationales en la matière. L’autre détail évoqué par l’entreprise pour satisfaire la demande locale, c’est le rapport qualité – prix.
En effet, explique, le Dr, Fleur Victoire Temoazango Koumambongo « les coûts des médicaments sont tributaires du contexte économique. Ils sont largement à la portée de tous. Cet aspect constitue d’ailleurs l’un des critères mis en exergue par la société, notre politique consiste à faire qu’un les Gabonais puissent se faire convenablement traiter à un coût abordable ». En termes de perspectives, malgré toutes les pesanteurs évoquées, l’entreprise envisage de lancer la production d’antirétroviraux et des antituberculeux.