Du 15 au 19 juillet 2024, Douala, la capitale économique du Cameroun a abrité les activités de la semaine de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf). La principale communication de cette rencontre portait sur le focus du volume 11, du rapport sur l’état de l’intégration régionale en Afrique (ARIA XI). Quant à son thème, il portait sur : « Réaliser la Communauté économique africaine : Vers une union douanière continentale et un marché commun Union douanière continentale et marché commun ».
En marge de cette activité, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a rencontré la presse économique de la sous-région. A l’occasion, les experts et les professionnels des médias se sont exprimés à cœur ouvert, question non seulement de mettre tout le monde au même niveau d’information, mais aussi de soulever certains écueils qui obèrent la mise en œuvre dudit projet.
Occasion pour Francis Ikome, chef de la section intégration régionale, division de l’intégration régionale et du commerce (RITD) à la CEA de décliner le bien-fondé de l’ARIA XI. Selon lui, elle présente une réelle opportunité. Et d’ajouter, l’intégration régionale doit se traduire par des opportunités de marché et des avantages tangibles pour les populations africaines
De leurs côtés, les professionnels des médias économiques de la sous-région ont quant à eux, souligné l’insuffisante vulgarisation de la publication : « A ce stade, la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf) n’est pas suffisamment connue. L’union douanière et le marché commun sont des étapes supérieures. Il y a un besoin de renforcer la synergie entre les experts de la CEA et la presse afin d’accroitre l’information sur ces projets » s’est par exemple exprimé Marcel Tsoungui, rédacteur en chef de vision 4 Centrafrique (RCA).
Dans ce droit fil, Marie Laurence NKEE, chef service Afrique centrale à la Cameroon Radio Television (CRTV), a, à son tour, orienté son intervention sur la sensibilisation sur la ZLECAf. Estimant qu’elle évolue certes, mais il y a un besoin d’atteindre les différentes cibles. « il faut non seulement faire connaitre l’existence de la publication ARIA de la CEA comme source d’informations depuis 2004 mais il est urgent de faire connaitre ses recommandations par les décideurs d’une part et les PME d’autre part », a –t-elle déclaré.
Visiblement ravi de cet échange, la CEA a donné pour principe cardinal au rapport ARIA XI d’avoir une approche pragmatique. Occasion pour Francis Ikome d’indiquer que « l’ARIA XI, comme un certain nombre d’éditions précédentes, a le potentiel de façonner le parcours d’intégration de l’Afrique pour les deux prochaines décennies et au-delà, améliorant de manière démontrable la vie des citoyens africains. Pour y arriver, le rapport préconise le pragmatisme ». Toutefois, a-t-il ajouté, « Il faudra encore déterminer la matérialité des recommandations de ARIA XI et des publications précédentes en projets de développement concret et visible ».
Pour sa part, Frederic Nonos de l’agence panafricaine Ecofin et du média Investir au Cameroun, spécialisé sur le secteur privé a invité la CEA à s’appuyer sur la presse pour démontrer la portée de ARIA XI. Selon lui, « La ZLECAf et l’Union Douanière sont des instruments du commerce. L’intégration commerciale en Afrique centrale est la plus faible du continent malgré 4 éditions de ARIA sur la ZLECAf et 2 autres sur le commerce ».
Une préoccupation à laquelle Jean Luc Mastaki, Directeur du bureau sous-régional n’a pas manqué de répondre en soulignant le travail de la CEA en Afrique centrale. « L’intégration régionale en Afrique centrale sera dynamique lorsque l’industrie portera les échanges. Nous avons fait valider un plan directeur d’industrialisation et de diversification économique en Afrique centrale (PDIDE AC) et pour transformer l’écosystème commercial nous avons également finaliser la stratégie régionale ZLECAf de la sous-région. C’est la concrétisation de tous les travaux de recherche de la CEA. L’organisation entière est engagée dans le développement des chaines de valeurs régionales et dans la sous-région, nous accompagnons la RDC pour l’industrie de la batterie, le Cameroun pour les produits dérivés du bois et le Tchad pour la filière viande, cuir à partir du bœuf », a-t-il indiqué.
Beaucoup plus pédagogique, Adama Coulibaly, chef de section des initiatives sous-régionales, est revenu sur les attentes charriées par les zones économiques spéciales. « Les zones économiques spéciales constituent l’outil par excellence pour accélérer l’industrie manufacturière dans la sous-région. L’Afrique centrale doit remporter la bataille de la quantité et de la qualité dans la ZLECAf ». Ceci se fera « avec la contribution de toutes et de tous : PMEs, femmes, jeunes et personnes avec handicap » a pour sa part ajouté Sandrine Aida Koissy-Kpein, économiste au bureau.