La problématique de la gestion des forêts communautaires a été au cœur des travaux de la 19ème Réunion des parties du Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC) qui se sont déroulés du 05 au 08 juillet 2022, à Libreville au Gabon.
A la faveur de cette rencontre, le Dr. Richard Eba’a Atyi, Richard Eba’a Atyi, responsable de l’Afrique centrale au Centre de recherche forestière internationale (Cifor)a présenté le rapport sur l’état des forêts du bassin du Congo pour l’année 2021.
De ce volumineux document, il ressort que le manque de financements, les faibles ressources techniques et humaines, l’instabilité politique, la corruption et les conflits existants dans de nombreux pays de cette région rendent la bonne gestion de ces aires protégées difficile.
Des résultats mitigés dans tous les pays
En effet, renseigne ledit document, le principe de forêts communautaires existe depuis la fin des années 1990 en Afrique centrale. Leur nomenclature qui reconnait les droits coutumiers des communautés forestières, incluant leurs droits fonciers, est pourtant considérée comme l’une des meilleures solutions pour protéger efficacement les forêts, tout en luttant contre la pauvreté. Malheureusement, les résultats restent mitigés selon les pays.
Au Cameroun, par exemple, ces forêts communautaires ne sont pas très convaincantes. Cela, en raison notamment de la bureaucratie et de la difficulté de mettre en place des actions collectives au sein des villages camerounais.
Tel est également le cas au Gabon, qui a autorisé ce type d’affectations il y a quelques années, et qui rencontre les mêmes difficultés. La RDC quant à elle, a finalisé le texte relatif aux forêts communautaires en 2016, autorisant les communautés à gérer leurs forêts conformément à leurs coutumes ancestrales et ce, à une meilleure gestion forestière.
En RCA, la première forêt communautaire a vu le jour en 2019. Elle couvre une superficie d’environ 15 000 hectares. S’agissant de la Guinée équatoriale, elle a des catégories particulières de titularisation, mais celles-ci ne donnant pas le privilège d’exploiter des ressources spécifiques, elles ne sont pas considérées comme forêts communautaires.
La République du Congo n’a quant à elle, toujours pas autorisé les forêts communautaires. Cependant, des « séries de développement communautaire » ont été mises en place autour des villages enclavés dans les concessions, afin de permettre une activité agricole, la chasse et la collecte de bois d’œuvre pour les besoins locaux. Les compagnies peuvent toujours exploiter ces espaces moyennant un payement envers les communautés.
De nombreuses pesanteurs
La création des aires protégées en Afrique centrale procède de la volonté des autorités de diminuer la pression sur les forêts, de préserver les écosystèmes riches en faune et flore et d’en faire bénéficier les populations avoisinantes.
En outre, ces forêts, si elles sont gérées de manière durable et établies en périphérie de zones à haute valeur de conservation, peuvent jouer un rôle crucial dans la conservation de la biodiversité, fait savoir le Centre de recherche forestière internationale.