A en croire le Conseil de surveillance de la cellule de règlement et de conservation des titres, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) sort progressivement de la zone de turbulences économiques liées à la crise du Covd. Ce Constat a été dégagé lors la tenu sa première session ordinaire de l’année 2022, le 30 mars 2022, sous la présidence d’Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la BEAC, son président statutaire.
Au cours de cette séance, après avoir pris connaissance du contexte économique international et de celui de la sous-région, les évolutions du marché des valeurs du Trésor de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) sur la période allant du 31 janvier 2021 au 31 janvier 2022, ont été examinées.
Au niveau mondial, les perspectives macroéconomiques demeurent favorables avec un taux de croissance du PIB réel estimé par le FMI à 4,4 % pour 2022, après s’être établi à 5,9% en 2022.
À l’échelle de la CEMAC, le Conseil a noté que la reprise se confirme, bien que fragile en raison de la combinaison des risques sécuritaire et sanitaire en lien avec la pandémie de Covid-19 qui pourraient entraver sa dynamique.
Ainsi, les prévisions du Conseil de surveillance portent sur : un taux de croissance du PIB réel autour de + 3% contre 1,4% en202l ; une accélération des pressions inflationnistes à environ 3,6% en 2022, contre l,6% un an plus tôt.
Il note également un redressement du solde budgétaire base engagements, hors dons, de -2,2% du PIB en 2021 à -0,3% du PIB en 2022; une légère amélioration du compte courant, qui reviendrait à 1,1 % du PIB en 2022, après -0,5% du PIB en 2021 ; et enfin, une augmentation du taux de couverture extérieure de la monnaie, qui passerait de 64,1% en202l à 68,3% en2022.
Concernant les activités du marché primaire des valeurs du Trésor de la CEMAC, le Conseil de surveillance a relevé une tendance haussière de l’encours des titres, amorcée depuis quelques années, qui s’est poursuivie au cours de la période sous revue, passant de 3 323,4 milliards de FCFA en janvier 2021 à 4 708,3 milliards de FCFA à fin janvier 2022, en augmentation de 41,7 %.
A cela s’ajoutent un coût moyen des émissions des OTA et des BTA qui se sont globalement orienté à la hausse, se situant respectivement à 8,80% et à 5,69% entre janvier 2021 et janvier 2022, contre 8,54% et 5,19% un an plus tôt.
Le Conseil de surveillance note également une contraction du taux de couverture des émissions en moyenne à 96,64% sur la période de janvier 2021 à janvier 2022, contre 117,97% entre janvier 2020 et janvier 2021.
S’agissant du marché secondaire des valeurs du Trésor, une hausse continue des volumes titres échangés a été observée. De ce fait, le Conseil s’est félicité des progrès enregistrés, concernant la part des titres détenus par les investisseurs institutionnels et les particuliers. Une performance qui confirme ainsi, une appropriation progressive de ce marché par les acteurs autres que les banques.
Le Conseil a aussi été informé tant de l’évolution des activités du Dépositaire central unique du marché financier régional unifié. Sur la période sous revue, des avancées sont enregistrées dans la mise en œuvre de la deuxième phase de la fusion des marchés financiers de la CEMAC.
Le Conseil a, enfin apprécié le lancement des activités de cette instance technique qui est le CPC-TP CEMAC. Une tribune formelle d’échanges entre les six Trésors de la CEMAC, pour le partage d’expériences, la promotion de bonnes pratiques relatives aux activités de marché, la consolidation de la viabilité des dettes publiques et I‘accompagnement du développement du marché secondaire des valeurs du Trésor.