La Direction générale de l’économie et de la politique fiscale (DGEPF) vient de produire sa note de conjoncture sectorielle de l’économie nationale pour le quatrième trimestre 2021.
Comme la plupart des autres secteurs d’activités, la microfinance est également est scrutée avec minutie. Pour la période sous-revue, son analyse fait globalement ressortir une augmentation simultanée des ressources et des emplois.
La configuration du secteur
Au quatrième trimestre de l’année 2021, le secteur compte 19 établissements, dont six coopératives d’épargne et de crédit (qui évoluent au sein d’un réseau) et treize sociétés anonymes. Cette répartition consacre toujours, le contrôle du secteur par les sociétés anonymes, qui collectent l’épargne et accordent des crédits aux tiers.
En effet, le développement de l’activité des EMF s’est poursuivi en 2021. En effet, sept agences supplémentaires ont été agréées sur cette période. Toutefois, les activités demeurent majoritairement concentrées à Libreville, Port-Gentil, Franceville et Oyem.
Quid de la clientèle des EMF ?
La dynamique portée par la création d’agences s’est traduite par l’augmentation de la clientèle. Le secteur a enregistré une hausse de 13,13% de sa clientèle qui passe de 253284 usagers à 286560.
La clientèle-cible reste axée sur les particuliers salariés et des personnes justifiant de ressources ou revenus permanents réguliers, particulièrement, les PME/PMI, les commerçants et artisans, les retraités et les étudiants boursiers.
Parallèlement, l’effectif du secteur a augmenté de 9,59% pour atteindre 777 salariés en fin décembre 2021, à la suite de nouveaux recrutements dans les agences.
Les capitaux propres et intermédiation financière
A fin décembre 2021, les fonds propres des EMF ont diminué de 4,3% à 11,1 milliards de FCFA, contre 11,6 milliards de FCFA en 2020, suite à la dégradation de la situation financière de deux EMF de deuxième catégorie.
En revanche, l’analyse des indicateurs d’intermédiation fait apparaitre une embellie de l’activité, traduisant l’accès de la population aux services financiers. En effet, les dépôts collectés se sont élevés à 76,6 milliards de FCFA, contre 67,1 milliards de FCFA en 2020, en hausse de 14,15%.
Cette évolution résulte principalement des performances commerciales de la Financière africaine de microprojets (FINAM), la filiale locale de la Compagnie financière africaine (COFINA) et de l’Epargne et développement du Gabon (EDG).
L’analyse par type de dépôts fait ressortir une prépondérance des dépôts à vue qui représentent environ 75% de l’encours total. De plus, les crédits à la clientèle se sont consolidés de près de 13% à 74,9 milliards de FCFA, corrélés au relèvement du taux de bancarisation et aux efforts d’accompagnement des besoins d’exploitation des petites et moyennes entreprises.
Quant à la structure des taux d’intérêts, elle est restée identique par rapport à ce qu’elle était en décembre 2020. Cela en dépit d’une forte concurrence entre les établissements. Autrement dit, les taux créditeurs varient de 4,5% à 5% et les taux débiteurs de 14 à 24% par an.