Une mission du FMI dirigée par Edward Gemayel s’est rendue à N’Djamena au Tchad, du 12 au 18 janvier 2022. Elle avait pour objectif de faire le point sur les récents développements économiques. Il était également question de mettre à jour, le macrocadre avant la finalisation du traitement de la dette par le principal responsable tchadien et les créanciers privés.
Cette initiative faisait suite à l’approbation par le Conseil d’administration du FMI le 10 décembre 2021, d’un nouvel accord FEC de 36 mois d’un montant de 392,56 millions de DTS (environ 570,75 millions de dollars ou 280 % de la quote-part), pour aider à faire face à l’important solde du Tchad, les paiements et les besoins budgétaires, y compris en catalysant le soutien financier des donateurs officiels.
Au terme de la visite, M. Gemayel a fait une déclaration sur la situation économique du pays. Selon lui, l’évolution macroéconomique du Tchad a été affectée par une série de chocs négatifs et durables.
Ceux-ci incluent : la pandémie de COVID-19 ; la volatilité des prix du pétrole et une forte détérioration de la production du secteur pétrolier ; des attaques de sécurité ; et (iv) le changement climatique et l’insécurité alimentaire.
La mission estime par aimeurs que le PIB réel en 2021 s’est contracté de 1,1 %, en raison d’une réduction de la production pétrolière. Pendant ce temps, l’inflation annuelle moyenne a été contenue après avoir grimpé en 2020 à 4,5 %.
Et que la pandémie laissera probablement des cicatrices durables et l’économie tchadienne devrait rester faible à court terme, avant de rebondir progressivement en 2024, à 3,6 %, à condition que des réformes adéquates soient mises en œuvre.
Les missionnaires du FMI ont également noté les pressions sur les dépenses publiques augmentent en raison des tensions sécuritaires et sociales.
Ils estiment également que le maintien de la discipline budgétaire, à l’approche des élections parlementaires et présidentielles est essentiel pour la stabilité macroéconomique.
À cette fin, ils ont préconisent les efforts des autorités devraient continuer à se concentrer sur le renforcement de la mobilisation des recettes fiscales intérieures, la rationalisation des exonérations, l’amélioration du recouvrement de la TVA, la maîtrise de la masse salariale, l’augmentation des dépenses sociales et l’apurement des arriérés intérieurs. Il est tout aussi important de maintenir le cap sur le programme de réforme, y compris dans le secteur bancaire.
Néanmoins la mission a noté que des progrès ont été accomplis en matière de réformes structurelles et de nouveaux efforts sont envisagés pour poursuivre le programme de réforme du programme.
Et que les mesures sont prises pour respecter les repères structurels prévus pour le premier semestre 2022. Lesquels portent sur les exonérations fiscales, la transparence dans le secteur pétrolier et dans les marchés publics.
Le lancement récent d’un programme pilote de décentralisation de la gestion de la masse salariale dans le cadre du système intégré de gestion financière est un pas dans la bonne direction pour améliorer la gestion des finances publiques.
Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour accélérer l’amélioration de l’administration des recettes fiscales. Des progrès sont en cours dans la préparation d’un nouveau plan de développement national et le rebasage des comptes nationaux.
La mission a enfin indiqué que des progrès supplémentaires sont nécessaires pour améliorer l’environnement des affaires afin de soutenir le rôle du secteur privé dans la reprise économique. Et que le FMI est prêt à fournir une assistance technique pour soutenir ces réformes cruciales.