Entre septembre 2020 et septembre 2021, dans un contexte marqué par la persistance de la crise sanitaire, liée à la pandémie de la Covid-19, le marché des titres publics émis par adjudication a observé un e en engouement sans précédent.
En effet, au cours de la période sous-revue, le marché des titres publics s’est caractérisé par : un dynamisme des opérations sur les marchés primaire et secondaire une baisse des taux de couverture des émissions, et une augmentation des coûts des émissions, notamment des instruments longs particulièrement sollicités au cours de cette période.
Le dynamisme du compartiment primaire, observé depuis trois ans, continu au cours de la période sous revue. Les montants mobilisés par les Trésors ont augmenté de 35,6 % en un an, passant de 3 174,68 milliards entre septembre 2019 et septembre 2020, à 4 305,42 milliards sur la période allant de septembre 2020 à septembre 2021.
Au cours de cette période, on a également enregistré la titrisation d’une partie de la dette de la République centrafricaine vis-à-vis du secteur bancaire. Ainsi, 297 appels d’offres sur bons et obligations du Trésor assimilables ont permis de mobiliser un montant total de 4 305,42 milliards, dont 2 432,32 milliards en Bons de trésor assimilables (BTA) et 1 873,1 milliards en Obligation de du Trésor assimilable (OTA).
Sur le segment BTA, les bons à 26 semaines sont restés les plus prisés, avec un montant total émis de 1 231,8 milliards, représentant la moitié (50,6 %) du total des émissions de BTA sur la période. L’essentiel des émissions de BTA de certains Trésors publics, notamment celui de la République Centrafricaine (76%), du Cameroun (67,3%) et du Congo (56,6%) ont porté sur cette maturité. Les BTA à 52 semaines arrivent en deuxième position, avec un montant émis de 789,3 milliards.
Les émissions de bons à 52 semaines sont principalement le fait des Trésors publics du Tchad, avec 320 milliards, de la Guinée Equatoriale, avec 258,8 milliards, et du Gabon, avec 82 milliards. Les BTA à 13 semaines sont les moins courues, avec un montant global de 411,2 milliards, en majorité émis par le Trésor public du Gabon (253 milliards).
S’agissant du segment des OTA, il a été animé par le Congo (734,1 milliards), le Gabon (536,1 milliards), le Cameroun (334,4 milliards), la Guinée Equatoriale (157,9 milliards), le Tchad (93 milliards) et la République centrafricaine (27,3 milliards) qui ont mobilisé 1 873,1 milliards à la suite de 112 adjudications.
Par maturité, les émissions d’OTA sont dominées par les instruments à 3 ans (598,1 milliards), à 2 ans (503,4 milliards) et les 5 ans (396,9 milliards) qui concentrent plus des deux tiers (80 %) des montants levés en OTA sur la période sous revue.
Les OTA de 10 ans émis par le Cameroun et le Gabon représentent 1,5% du volume global. La répartition de l’encours des Titres par nature des détenteurs finaux indique qu’au 30 septembre 2021, 82,8% des titres en circulation sont détenues par les spécialistes en valeur du Trésor et les banques. Grace à son programme d’achat des valeurs du Trésor, la BEAC détient 9,7% des titres en circulation.
Les placements des investisseurs institutionnels (sociétés d’assurance, fond de pensions, etc.) et des personnes physiques sur ces instruments financiers restent marginaux, avec 7,5% de l’encours global des Titres.
Cette situation s’explique notamment par : l’inertie de certains spécialistes en valeur du Trésor qui n’enregistrent pas toujours les titres acquis pour le compte des investisseurs dans les comptes dédiés à ces derniers, biaisant ainsi le principe de ségrégation des comptes titres et la faible culture financière des agents économiques (investisseurs institutionnels et physiques) qui demeurent très peu imprégnés des opportunités de placements offerts sur le marché des valeurs du Trésor.
En pourcentage du PIB, cet encours des titres a fortement progressé de 0,1 % en décembre 2011, date de lancement du marché des titres publics, à 3,8 % du PIB neuf ans plus tard, même s’il est quasiment quatre fois inférieur au niveau atteint par l’ensemble des pays de l’UEMOA (11,9 % du PIB) en décembre 2019.
A fin septembre 2021, l’encours des titres publics de la CEMAC a fortement progressé pour représenter 7,8 % du PIB de la sous-région.