Le gouverneur de la province de l’Ogooué – Lolo, Jean Bosco Assingabagni a récemment reçu les dossiers de création d’associations de chasseurs de cinq villages partenaires du Projet de gestion durable de la faune sauvage (SWM).
Ces dossiers lui ont été remis par les experts du projet, après les avoir préalablement fait enregistrer auprès des services compétents de la préfecture. Un récépissé provisoire de reconnaissance locale de ces associations sera ensuite délivré par les services du gouvernorat, avant leur transmission pour légalisation définitive au ministère de l’Intérieur, conformément à la procédure.
De sources proches du dossier indiquent qu’il s’agit là d’une réalisation d’importance pour le projet SWM dans sa zone d’intervention dans le département de Mulundu. En effet, poursuivent-elles, « cet évènement est une avancée significative dans le processus de reconnaissance officielle des associations de chasseurs qui collaborent avec SWM depuis 2018, pour mettre en œuvre, une gestion villageoise durable de la chasse ».
Ces formalités administratives matérialisent en outre, l’accompagnement de l’administration locale et nationale de cette initiative novatrice de responsabilisation des communautés locales pour la gestion de la faune.
Les cinq communautés de Bembicani, Doumé, Ndambi, Lipaka2 et Kessipoughou qui ont introduit leurs dossiers pour la reconnaissance des associations de chasse sont les premières à avoir finalisé le long processus de maturation de ces nouvelles structures de gouvernance.
Ce processus, qui s’inscrit dans l’approche basée sur les communautés et leurs droits de SWM, repose sur le consentement libre et informé préalable des communautés partenaires à chaque étape de la collaboration. Initiée depuis trois ans, elle a d’abord consisté à réaliser des diagnostics socio-économiques pour déterminer l’importance des viandes sauvages pour la sécurité alimentaire et économique des communautés partenaires.
Les regroupements de villages partenaires ont ensuite accepté de participer au suivi continu de leurs prélèvements de chasse et à l’évaluation des populations de gibier disponibles dans leurs finages villageois.
Enfin, les communautés partenaires ont élaboré, avec l’aide du projet SWM, les statuts et règlements intérieurs des associations qui seront responsables de la gestion de la chasse, et ont élu leurs bureaux en assemblées constitutives. Le même processus est en voie de finalisation dans les cinq autres regroupements de villages partenaires de SWM restants.
Les associations villageoises seront en charge, avec le soutien de SWM, de la réalisation des plans de chasse qui permettront d’assurer l’approvisionnement de leurs communautés en viandes sauvages, de sécuriser des revenus légaux de la chasse au profit des populations, et de préserver les espèces sauvages locales.
La reconnaissance officielle de ces associations permettra en outre aux chasseurs des villages partenaires de SWM d’obtenir des droits d’exploitation sur la faune de leur finage villageois, soit par la création de forêts communautaires, soit en intégrant leurs plans de chasses aux plans de gestion de la faune des exploitations forestières.
Le projet SWM appuiera ces structures pour l’obtention de leurs droits et les assistera pour bâtir des systèmes de chasse écologiquement, économiquement et socialement durable.
Le projet de gestion durable de la faune sauvage est financé par l’union européenne dans 15 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Il est mis en œuvre au Gabon par l’organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes (CIRAD).