Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Amadou Sy, a conclu des discussions virtuelles avec les autorités camerounaises du 2 au 22 décembre derniers. Elles s’inscrivaient dans le cadre de la consultation de 2021, au titre de l’article IV et la première revue au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et des dispositions relatives à la facilité de financement (FEP).
Au terme de cette mission, l’équipe du fonds a fait un point sur la situation économique du pays. Il en ressort qu’un accord a été conclu au niveau du personnel entre les missionnaires du FMI et les autorités camerounaises, sur les politiques économiques et financières qui pourraient soutenir l’approbation de la première revue du programme dans le cadre des accords FEC et FEP.
L’on apprend également que l’achèvement par le Conseil d’administration du FMI de la première revue en février 2022, permettrait le décaissement de près de 64 milliards de FCFA, soit 82,8 millions de DTS (environ 115,7 millions de dollars).
Les experts du FMI ont par ailleurs indiqué que la croissance économique a ralenti à 0,5% en 2020, affectée par la pandémie de Covid-19 et les tensions sécuritaires dans le pays. Malgré ces pesanteurs, elle a rebondi et devrait atteindre 3,5% sur l’année. Soutenue par une reprise domestique et la reprise économique mondiale générale. L’inflation reste modérée.
Par ailleurs, poursuit le rapport, les perspectives économiques restent positives mais avec de grandes incertitudes. En supposant que la pandémie recule progressivement, la reprise progressive en 2021, soutenue par le secteur non pétrolier, devrait se poursuivre avec des taux de croissance atteignant 4,5% en 2022 et 4,8% à partir de 2023.
S’agissant de l’exécution budgétaire à fin septembre 2021, elle reste conforme aux objectifs de la Loi de finances révisée (LRL), approuvée en juillet 2021.
Dans ce droit fil, les recettes pétrolières projetées pour 2021 sont inférieures aux attentes mais ce déficit devrait être compensé par des recettes non pétrolières relativement robustes et une maîtrise des dépenses.
La mission a aussi approuvé les objectifs de politique budgétaire des autorités qui viseront à assurer la viabilité à long terme des finances publiques tout en soutenant la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030 (SND30) et en protégeant les plus vulnérables.
Sur ce pan, les autorités visent à éviter un resserrement budgétaire prématuré et à réduire progressivement le déficit budgétaire à 3,1 % en 2021, 1,9 % en 2022 puis à moins de 1 % en 2024 tout en réduisant la dette publique à moins de 50 % du PIB.
Ils visent également à revoir leur stratégie de recettes à moyen terme en mettant l’accent sur le renforcement de la mobilisation des recettes non pétrolières en élargissant l’assiette fiscale et en améliorant la politique fiscale pour aider le pays à atteindre son potentiel de recettes.
Dans l’ensemble, l’équipe du FMI a salué les efforts des autorités pour faire avancer leur programme de réformes structurelles. Les développements importants englobent les changements dans la gestion des finances publiques, y compris la formulation et l’exécution du budget, les marchés publics, la gestion des dépenses d’investissement et la gestion de la trésorerie et de la dette publique.
Cependant, les experts du FMI ont souligné que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour s’assurer que toutes les recettes et dépenses sont inscrites dans le budget. Parallèlement, les efforts de réduction des risques budgétaires doivent être poursuivis, notamment par le renforcement de la gestion des entreprises publiques et des passifs éventuels.
Les efforts en cours pour restructurer la raffinerie nationale de pétrole (SONARA) doivent être accélérés, ainsi que l’apurement des dettes croisées du gouvernement avec les entreprises publiques.