Le « Forum des affaires RDC-Afrique 2021» qui vient de se dérouler à Kinshasa a été un signal de plus, pour que la République démocratique du Congo (RDC) et partant, l’Afrique toute entière, puisse tirer parti de ses abondantes ressources naturelles, reconnaissent de nombreux observateurs
Cette rencontre avait pour principal objectif, de favoriser le développement d’une chaîne de valeur et d’un marché des batteries, des véhicules électriques et des énergies renouvelables en Afrique. Elle consistait également à réunir des acteurs de haut niveau en vue de dialoguer, identifier les opportunités et faciliter les investissements pour augmenter la part de l’Afrique dans la chaîne de valeur des batteries, des véhicules électriques et des énergies renouvelables.
A cet effet, le Forum des affaires RDC-Afrique 2021 a présenté une opportunité pour l’ascension de l’Afrique dans cette chaîne de valeur. En effet, une étude de Bloomberg à propos des opportunités de fabriquer des précurseurs de batteries pour des véhicules électriques en RDC, démontre l’évidence incontournable qui explique que la RDC est la destination la plus préférée et la plus profitable pour la fabrication de précurseurs de batteries.
Selon les observateurs, cette donne constitue une réelle opportunité pour la RDC de diversifier son économie pour ajouter de la valeur sur les minerais bruts et fabriquer des précurseurs de batteries en RDC. En outre, elle s’avère également une opportunité pour créer des emplois tout au long de la chaine de valeur afin de parvenir à transformer l’économie structurellement.
Prenant la parole à l’occasion, Vera Songwe, sous-secrétaire générale des Nations Unies et secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), a indiqué les grands enjeux de cette initiative. « Nous sommes entrés dans la Décennie d’action et il ne nous reste que 9 ans pour réaliser les ODD. La Zone de libre-échange continentale africaine, le plus grand bloc commercial au monde, offre à la République démocratique du Congo des arguments convaincants pour tirer parti de ses abondantes ressources minérales et énergétiques propres et de celles de l’Afrique pour devenir un pôle de croissance de la transition mondiale vers l’énergie propre et d’un développement résilient inclusif qui ne laisse personne de côté», a-t-elle déclaré.
Avant d’ajouter, « La RDC produit environ 70 % du cobalt mondial, mais ne capte que 3 % de la chaîne de valeur des batteries et des véhicules électriques. Avec une ZLECAf fonctionnelle, la RDC peut recevoir d’autres intrants minéraux en amont nécessaires pour les batteries lithium-ion – tels que le manganèse d’Afrique du Sud et de Madagascar, par exemple, le cuivre de Zambie, le graphite du Mozambique et de Tanzanie, le phosphate du Maroc et le lithium du Zimbabwe, pour n’en nommer que quelques uns ».
Poursuivant son intervention, sous-secrétaire générale des Nations Unies et secrétaire exécutive de la CEA a développé une prometteuse approche pour le pays de Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.« La RDC peut véritablement devenir le centre de gravité régional et mondial pour la production de matériaux précurseurs pour les batteries afin de conduire la quatrième révolution industrielle. Ce faisant, le pays et le reste de l’Afrique peuvent étendre leur accès du segment des précurseurs de batteries de 271 milliards de dollars aux segments plus lucratifs de la production de cellules de batterie et de l’assemblage de cellules de la chaîne de valeur mondiale des minéraux pour batteries. Cela nécessite beaucoup d’électricité fiable et abordable, ce qui peut être obtenu en connectant les systèmes électriques de l’Afrique avec le Grand Inga au cœur et avec l’énergie éolienne et solaire des pays d’Afrique du Nord, du Sahel et de l’Afrique du Sud, la géothermie d’Afrique de l’Est, l’hydroélectricité du Centre et l’Afrique de l’Ouest », a-t-elle indiqué.
Face à cet important potentiel, le Dr Sidi Ould Tah, directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) a indiqué les prédispositions de sa banque en faveur du pays et du continent. « La BADEA est prête à mobiliser ses propres ressources pour financer des projets d’investissement autour de cette chaîne de valeur critique en RDC et sur le continent. Nous sommes également impatients de mobiliser nos partenaires du Groupe de coordination arabe, ainsi que des investisseurs publics et privés des pays arabes », a déclaré le Dr Sidi Ould Tah.
Abondant dans le même sens, le président de la Banque africaine de développement (BAD), le Dr Akinwumi A. Adesina a remis au goût du jour, les recommandations régulièrement formulées. « Le rapport BloombergNEF renforce ce que nous avons toujours préconisé. Les ressources minérales de l’Afrique doivent être utilisées pour le développement du continent. Cela nécessite un changement radical par rapport à la dépendance à l’exportation de matières premières, avec très peu ou pas de valeur ajoutée. La fabrication de précurseurs de batteries ajoutera de la valeur à nos ressources minérales, développera les technologies d’énergie renouvelable, accélérera l’industrialisation, éclairera et alimentera l’Afrique et créera des emplois pour des millions de jeunes Africains ».
Pour atteindre ces nobles objectifs, Vera Songwe s’est voulue réaliste. Cela, en préconisant la mobilisation d’acteurs économiques comme les compagnies minières, les investisseurs, les propriétaires des connaissances et des technologies, ainsi que les acheteurs est très importante.
Pour rappel, l’événement a été co-organisé par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), Afreximbank, de la Banque africaine de développement (BAD), de l’Africa Finance Corporation (AFC), de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF) ) et le Pacte mondial des Nations Unies.